Journée Internationale d’action pour la santé des femmes le 28 mai

santé des femmes

Après huit ans de campagne pour combattre la mortalité et la morbidité maternelles, les femmes ont estimé qu’il fallait recentrer la campagne autour du phénomène de privatisation dans un contexte néolibéral. C’est pour cette raison que la Journée internationale d’action de 1997 aura pour cible les problèmes d’accès à des services de santé de qualité, accès considéré comme un droit des femmes.

L’accès à des services de santé de qualité: Un droit pour les femmes

En effet, au cours des dernières années, le mouvement des femmes s’est vu confronter à un défi sans précédent posé par un courant néolibéral touchant le domaine politique, économique et social. Même s’il est vrai que ces politiques ont été mises en place de manière différente selon les pays, il est impossible de ne pas voir au-delà de ces différences une similitude frappante dans les résultats. Ces politiques impliquent des restrictions budgétaires, la privatisation d’entreprises et de services publics, la centralisation des dépenses publiques et l’adoption de toute une série de stratégies de restructuration économique. Invariablement, le résultat a été l’appauvrissement d’une grande partie de la population et une érosion significative des liens dans la société civile.

Les femmes ont de tout temps été les plus pauvres parmi les pauvres. Avec l’introduction des réformes économiques néolibérales dans bon nombre de pays, la pauvreté chez les femmes s’est aggravée davantage. Par voie de conséquence, leurs possibilités de jouir d’une bonne santé et de préserver leur bien-être sont réduites. L’amélioration de la qualité de vie des femmes passe donc nécessairement par une transformation de la situation actuelle.

La santé n’est plus considérée comme un droit humain élémentaire. Au contraire, dans un contexte de marché privatisé, elle s’est transformée en un nouveau produit qui s’achète. Avec la privatisation, l’accès à des services de santé n’a fait que se réduire davantage pour la majorité des femmes. Ainsi les problèmes ont-ils été envisagés de manière spécifique, sans tenir compte, dans une dimension globale, de la dynamique sociale et politique dans laquelle les femmes vivent et travaillent au sein de la société. Cette Journée internationale d’action pour la santé des femmes est une occasion de lutter contre la privatisation et la commercialisation des services de santé et de militer pour que l’accès à des services de qualité soit un droit pour les femmes.

Dans le contexte actuel, les femmes font face à de nombreux obstacles et l’âge, la classe sociale, la race et l’origine ethnique sont des facteurs qui risquent de réduire davantage leur accès à des services de santé de qualité.

Des obstacles économiques

Des taux de chômage élevés chez les femmes, un accès réduit à l’éducation et des inégalités salariales entre hommes et femmes sont autant de facteurs qui limitent l’accès des femmes à des services de santé.

Des obstacles sexistes

Les problèmes de santé des femmes ne sont pas pris au sérieux et tendent à revêtir moins d’importance au sein de la société. Les femmes réussissent à obtenir moins d’informations au sujet de leur santé que les hommes. Ceci ne leur donne pas l’occasion de prendre des décisions en toute connaissance de cause quant à la nature des services de santé auxquels elles désireraient accéder.

Des obstacles culturels

Les services de santé négligent souvent de tenir compte des traditions et des coutumes locales associées à bon nombre d’aspects de la santé et du bien-être des femmes. La médicalisation de leurs problèmes de santé a altéré la nature des services auxquels elles ont accès, comme en témoigne la surmédicalisation de la ménopause.

Des obstacles politiques

Un manque de volonté politique au niveau national et local lorsqu’il s’agit d’organiser des services de santé tenant compte des différences entre les sexes et l’existence de législation inappropriée sur les grands problèmes de santé que connaissent les femmes, par exemple l’avortement, sont autant d’obstacles supplémentaires à l’accès des femmes à des services de santé correspondant à leurs besoins.

Des obstacles liés aux mythes sur la sexualité des femmes : Les femmes ne sont pas libres de prendre des décisions quant à leur corps et leurs préférences sexuelles. Elles n’ont pas l’occasion d’exprimer leur sexualité, sans redouter d’être victimes de violence ou de discrimination. Les lesbiennes sont en général exclues du système de santé, étant donné qu’elles ne sont pas considérées comme des êtres reproducteurs ou actifs sexuellement. Les droits doivent s’accompagner du pouvoir d’exercer ces droits. Les droits économiques et sociaux sont des conditions préalables à l’exercice des droits en matière de santé et l’exercice de ces droits permet d’arriver à une équité sociale. Il est temps de critiquer les politiques néolibérales, en soulignant leur impact sur l’accès des femmes à des services de santé de qualité et en oeuvrant pour garantir le droit des femmes à un système de santé de qualité qui tient compte des différences entre les sexes.

Source : www.journee-mondiale.com

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